Dans cet article, je m’adresse à la belle-mère, cette femme qui élève partiellement les enfants d’une autre, qui s’évertue à prendre soin d’eux. Et parce-que recevoir des compliments fait toujours plaisir, j’ai envie de lui tirer mon chapeau.Car il n’est pas toujours évident de s’occuper d’enfants qui ne sont pas les siens, que ce soit quotidiennement ou quelques jours par mois et de les les intégrer dans sa vie, dans ses projets.
Quel rôle plus ingrat y a-t-il ? Beaucoup d’efforts et de don de soi pour si peu de reconnaissance au final ! On ne le dit pas assez, les belles-mères sont courageuses !
Alors j’ai envie de l’écrire : bravo mesdames, vous pouvez être fières de vous !
Toutes les belles-mères ne méritent pas d’applaudissements, loin de là ! Il y a celles qui sont toxiques, hostiles, jalouses et qui s’appliquent à détruire le lien père – enfant à leur profit, le tout avec une espèce de méchanceté sadique. Ces belles-mères là, qui pour le coup méritent bien le nom de “marâtres”, considèrent leurs beaux-enfants comme des boulets et aimeraient qu’ils disparaissent en un claquement de doigts ! Non, celles-là ne sont pas concernées par ce billet d’humeur.
Je m’adresse à toutes les autres, j’ose espérer la majorité, qui font ce qu’elles peuvent, au jour le jour et qui, même si elles en bavent, apportent soin et sécurité à des enfants qui ne sont pas les leurs et qui parfois peuvent se montrer hostiles ! A toutes celles-là, vous êtes des héroïnes modernes !
Et vous pouvez être fières de vous, pour les raisons suivantes :
1. Le courage
Elles partent avec un gros désavantage : une mauvaise réputation
Bien sûr, nous connaissons tous les personnages des mythes et des contes (Cendrillon, Blanche Neige) et autres jeunes filles persécutées par une marâtre rongée par la jalousie et la toute-puissance… Ces contes et mythes qui ont bercé notre enfance ont participé au fait que dans la conscience collective, la belle-mère d’aujourd’hui est jugée avant même d’avoir franchi le seuil de la porte.
On se méfie d’elle, on lui prête d’emblée toutes les mauvaises intentions du monde.
Les pratiques sociétales durant les siècles derniers ont aussi joué leur rôle dans la réputation des belles-mères. Les femmes qui mouraient en couche laissaient leur mari veuf et père. Les hommes ne s’occupant guère de l’éducation de leurs enfants, ils devaient prendre une seconde épouse pour remplir ce rôle. La marâtre de cette époque était considérée socialement, puisqu’elle avait le courage d’éduquer des enfants qui n’étaient pas les siens.
De nos jours, la belle-mère évolue dans un contexte bien différent. Le mariage de convenance a fait place au mariage d’amour. La nouvelle compagne du père arrive dans la plupart des cas par amour du père et, à moins d’un décès maternel, à la suite d’une séparation ou d’un divorce. La mère des enfants est toujours vivante et ces derniers ne sont pas désœuvrés. Le tapis rouge social n’est plus déroulé et avant même de rencontrer ses futurs beaux-enfants, elle est jugée.
Elle est jugée non seulement par les enfants du père, mais également par le reste de l’entourage des enfants, qui attend (parfois très longtemps) qu’elle fasse ses preuves avant de lui accorder de la légitimité.
2. La réactivité
Elles le subissent de plein fouet : le manque de préparation
Comme je le décris dans mon article “Comment préparer la rencontre avec les enfants de l’autre”, le passage de femme à belle-mère est souvent rapide et violent. Et entre nous, aucune petite fille sur terre ne rêve de devenir un jour belle-mère !
Une femme sans enfant peut ainsi se retrouver mère de substitution en 2 temps 3 mouvements. Cela dépend aussi de son mari et de sa façon de déléguer les tâches du quotidien. Une femme avec enfants doit jongler entre ses propres enfants et ceux de son conjoint. En plus de l’augmentation des tâches domestiques, elle doit éviter le favoritisme et veiller à préserver l’équité.
Dans tous les cas, la belle-mère se retrouve du jour au lendemain avec des responsabilités qu’elle n’a pas forcément anticipées. Souvent, comme elle cherche à être la belle-mère parfaite, elle se néglige elle-même, refoule ses émotions.
3. La patience
L’intimité du couple : une douce utopie
Avoir des gestes amoureux, intimes, faire des câlins, des siestes crapuleuses ou passer des nuits torrides alors que vos beaux-enfants dorment dans la pièce d’à côté vous gêne au plus haut point. D’autant plus que les cloisons sont en papier mâché. Votre compagnon lui, il s’en fiche de ce que pensent ses enfants.
Mais vous, vous visualisez déjà les regards braqués sur vous, désapprobateurs, le lendemain au petit dej… Du coup, ceinture ! Votre libido est mise à rude épreuve. Vous attendrez d’être de nouveau seuls. Il faut un peu de temps pour que votre intimité s’accommode de la présence de vos beaux-enfants.
Tout comme il leur faut du temps à eux pour accepter que leur père ait une intimité avec vous, une femme autre que leur mère.
4. La générosité
Quand il ne reste qu’une petite part du gâteau
Lorsque les beaux-enfants sont là, la belle-mère doit bien souvent leur céder la place auprès de son compagnon (leur père). Surtout si ce dernier ne voit ses enfants qu’un week-end sur deux. Ce week-end là, il est possible que vous vous sentiez transparente. Adieu l’intimité du couple !
Les beaux-enfants, pour peu qu’ils soient très jeunes, n’auront que faire de votre présence et pire, ils risquent de vous faire comprendre que leur père est à eux. Il faudra alors attendre qu’ils soient repartis chez leur mère pour avoir accès à votre homme.
Souvent, celui-ci vous a également mise de côté sans vraiment le vouloir, considérant que vous êtes une adulte et que vous pouvez bien vous faire discrète le temps d’un week-end.
En dépit de tout cela, vous êtes compréhensive (même si vous vous sentez exclue), votre chéri a besoin de profiter à fond de ses enfants (même si, avouons-le, l’envie de partir loin vous démange dans ces moments là).
5. L’abnégation
Ou une grosse arnaque, à vous de voir !
Pour toutes les belles-mères qui ont un compagnon qui délègue facilement les tâches ménagères et la discipline du foyer, vous allez vite comprendre de quoi je parle !
Pendant que vous détendez et pliez les 3 lessives de la journée, votre chéri prépare un bon petit repas pour toute la famille ! Vous lavez et démêlez les cheveux de votre petite belle-fille qui hurle pendant que votre chéri fait une partie de Uno avec son fils.
Vous vous occupez des devoirs, du lavage de dents, de l’heure du coucher etc., pendant que Môsieur s’occupe des câlins…
Et évidemment, tout ce que vous faites passe inaperçu aux yeux de vos beaux-enfants. D’ailleurs, vous les enquiquinez à tout le temps faire la police et annoncer les mauvaises nouvelles. Alors que papa, lui, il est trop cool, il récolte tous les honneurs !
Oui, c’est rageant, énervant, injuste, ingrat, mais c’est comme ça ! Oui, les belles-mères donnent beaucoup, sans forcément recevoir en retour. Cependant, rassurez-vous mesdames, ils comprendront… dans 15 / 20 ans !
6. Le sens de l’humour
Ou comment rire jaune comme une pro
(c) Can Stock Photo / lineartestpilot
- Votre petit beau-fils passe son week-end à dire que la vraie amoureuse de son père, c’est sa mère ?
- Votre chéri vous annonce que cette année, au lieu de partir une semaine en amoureux et 2 semaines avec les enfants, vous partez tous 3 semaines en camping-car ?
- Les parents de votre compagnon font des réflexions sur votre façon de vous occuper de leurs petits-enfants ?
- Vous avez envie de tous les virer à coups de chaussons pour être au calme ?
- Vous vous demandez pour quelle espèce de raison saugrenue vous êtes tombée amoureuse de cet homme là, qui a ces enfants là ?
Malgré tout ça, vous restez calme, vous avez le sourire et vous continuez ! Vous êtes forte ! Et vous avez un sacré sens de l’humour !
7. La ténacité
Parce qu’il en faut une sacrée dose !
Parce qu’être une belle-mère est loin d’être facile, il faut être tenace pour ne pas un jour jeter l’éponge ! De la ténacité, il en faut ! Pour supporter le rejet des beaux-enfants, les commentaires des beaux-parents, les coups bas de l’ex…
Cependant, dites vous que si vous aimez fort votre compagnon, le jeu en vaut la chandelle. Votre ténacité paiera !
Parce que vous mettez en pratique ces 7 qualités quotidiennement pour être non pas une belle-mère parfaite, mais la meilleure belle-mère possible, je vous tire mon chapeau.
Tout le monde n’est pas capable de durer dans le temps avec une telle pression sur les épaules. Et si malgré toutes ces difficultés, vous estimez que vous êtes heureuse, alors là, vous avez tout réussi !
Vous êtes une belle-mère et vous avez du mérite ! Mais n’oubliez pas, vous êtes aussi une femme ! Ne mettez pas toute votre énergie dans ce défi familial : sortez, prenez soin de vous ! ET si vous sentez que vous avez besoin d’aide pour trouver votre place et vivre ce rôle sereinement, contactez-moi via cette page !
Et vous, êtes-vous fière d’être une belle-mère malgré toutes les difficultés du quotidien ? Partagez vos impressions dans les commentaires !
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Bonjour Anne-Laure,
Quel plaisir de voir la naissance d’un blog sur les familles recomposées. Je traite également (entre autre) de ce sujet en tant que beau-papa 🙂
Être beau-parent : il y a de quoi être fier, tu as bien raison 😀 Bon courage à toutes les personnes dans la même situations.
Bonjour Chang et merci pour ton commentaire ! En effet, il y a de quoi être fier ! Même si mon article s’adresse aux belles-mères, les beaux-pères ont aussi du mérite, à n’en pas douter !