L’autopunition et la culpabilité

Elle est vraiment pénible cette culpabilité !!! Elle est à l’origine d’un phénomène tordu qui peut nuire au bonheur en famille recomposée : j’ai nommé l’autopunition.

Je m’explique : connaissez-vous cette manie de se priver de bons moments sous prétexte que la famille n’est pas au complet ? Autrement dit, lorsque les enfants d’un des deux parents sont chez leur autre parent, on n’a pas le droit de faire des activités sympas ou des sorties géniales ! A l’origine de cette pratique d’autopunition, je vous présente donc la culpabilité !

 

La définition du mot « culpabilité » issue du Petit Larousse (www.larousse.fr) nous dit que la culpabilité est un « sentiment de faute ressenti par un sujet, que celle-ci soit réelle ou imaginaire. »

 

La culpabilité va nous pousser à réguler nos actions. Mais pas toujours pour la bonne cause !

Beaucoup de parents de familles recomposées (parfois un des deux, parfois les deux) se privent donc d’aller au ciné, au restaurant, de partir en week-end ou en vacances, d’organiser des fêtes, d’aller voir des expositions ou bien de découvrir un nouveau parc quand tous les enfants ne sont pas là. A part à se pourrir la vie, à quoi cela peut-il bien servir ?

 

D’où vient cette culpabilité ?

Laissez-moi vous compter l’histoire de Laurent, Stéphanie et le fils de celle-ci. Ils ont pratiqué cette abstinence pendant les 4 premières années de leur relation. Pourtant, ce n’était pas le souhait de Stéphanie. C’est son mari qui s’est imposé cette diète en premier et qui a du coup impacté Stéphanie et son fils.

 

En effet, ses 2 enfants venaient à la maison un week-end sur deux et la moitié des vacances. Autrement dit, un week-end sur deux et la moitié des vacances (+ tous les autres jours de la semaine), ils ne faisaient aucune activité qui s’éloigne du quotidien et de la routine.

 

Pourquoi Laurent a-t-il réagi comme cela ?

La séparation, bien sûr. Il culpabilisait de ne plus vivre avec ses enfants au quotidien et de leur infliger son absence. Par conséquent, il ne voulait pas profiter de la vie avec sa nouvelle femme, et encore moins avec le fils de celle-ci, sans que ses enfants ne soient présents et puissent profiter aussi. Comme si reconstruire ailleurs ne pouvait se faire qu’en leur présence, pour ne pas les trahir.

 

Les conséquences de cette culpabilité

Vous l’aurez compris, je pense que cette situation est néfaste pour tout le monde.

D’une part, cela a fortement impacté le fils de Stéphanie, qui ne comprenait pas pourquoi en semaine et 1 week-end sur 2, il ne se passait rien de bien excitant. Stéphanie a développé le sentiment d’être une mauvaise mère pour lui. En outre, tous les 3 n’avaient rien à raconter aux beaux-enfants quand ils venaient à la maison.

D’autre part, cela a touché Stéphanie en tant que femme et belle-mère. Difficile en effet d’accepter d’agrémenter le quotidien uniquement quand ses beaux-enfants étaient là.

Ce n’est pas ce qu’elle avait espéré quand elle a décidé de fonder une famille recomposée avec son homme. Au bout d’un moment, elle a développé une espèce de rancœur à l’égard de son mari et de ses beaux-enfants. Elle avait la fâcheuse impression de manquer de liberté.

Et enfin, Laurent s’est lui-même saboté le moral en s’interdisant d’être heureux quand ses enfants étaient absents !

 

Papa déprimé par la culpabilité

 

Au final Stéphanie et Laurent n’osaient plus parler aux beaux-enfants des événements vécus pendant leur absence (il y avait tout de même quelques imprévus agréables) de peur de les froisser.

C’était même devenu ridicule, car pendant que Laurent, Stéphanie et son fils restaient confinés à la maison, les beaux-enfants vivaient des choses intéressantes et divertissantes avec leur mère !

Et ils étaient heureux de pouvoir les leur raconter lors des retrouvailles. Plus ils racontaient, et plus la culpabilité de Stéphanie vis-à-vis de son fils grandissait.

Immanquablement, l’ambiance générale s’est dégradée. Cela ne pouvait pas durer.  Il fallait que cela change, sinon cela finirait par une rupture.

 

Pourquoi se débarrasser de cette culpabilité ?

De manière générale, la culpabilité pèse, empêche d’avancer et de penser objectivement.

Elle est certainement utile dans certains cas ou dans certains cheminements. Mais s’y complaire entrave l’accès au bonheur.

Sans s’en rendre compte, Laurent s’infligeait une punition pour soulager sa conscience. En faisant cela, non seulement il se privait de moments agréables, mais il prenait également le risque de perdre sa femme et de se retrouver seul. Cela n’a donc aucun intérêt.

 

Stop à la culpabilité !

Un jour, Stéphanie a décrété qu’il était temps d’arrêter de culpabiliser. Elle a dit à son mari qu’elle souhaitait faire des sorties, organiser des week-ends même lorsqu’ils n’étaient qu’à 3.

Alors elle a commencé doucement, avec des sorties à vélo sur les bords du canal. Puis vinrent les séances de cinéma pour voir des films que ses beaux-enfants avaient déjà vus avec leur mère. Et ainsi de suite, tout en douceur.

 

Au début, Laurent avait un pincement au cœur en pensant à ses enfants absents. Mais petit à petit, sortir est devenu naturel et bénéfique, et il a compris l’intérêt de profiter de chaque instant.

Au bout d’un moment, Laurent et Stéphanie ont pris l’habitude d’organiser des sorties selon leurs envies et non plus en fonction du planning de garde. Bien entendu, ils ont fait en sorte de réserver la majorité des activités les plus captivantes pour les fois où tout le monde est là.

 

Les avantages à s’éclater même quand la tribu n’est pas au complet

Se débarrasser de cette culpabilité a été une véritable libération pour toute la famille ! Et devinez quoi ? On n’est pas dans un concours de celui qui aura fait le plus de sorties ! Non, on est dans la vie courante, dans le divertissement.

Vous pourriez me dire que c’est intéressant financièrement de regrouper les sorties quand tous les enfants sont là plutôt que de les multiplier, car à force le porte-monnaie se vide. Certes, certaines activités sont chères, surtout qu’une famille recomposée ne bénéficie pas des avantages de la carte « Famille nombreuse » puisque généralement, tous les enfants ne sont pas à charge fiscalement.

 

A cela je réponds que les sorties ne sont pas forcément payantes, et qu’en plus, au delà de l’argent, ce qui compte avant tout c’est la qualité des moments passés avec eux. Tout comme votre disponibilité.

Alors, quels sont les avantages à s’éclater même quand la tribu n’est pas au complet ?

 

=> C’est tout simplement normal ! Vos (beaux-)enfants ne vous en voudront pas de profiter de la vie quand ils ne sont pas là. Au contraire, ils trouveront ça naturel ! Tant que vous leur montrez tout votre amour lorsqu’ils sont avec vous, ils ne se poseront pas la question de savoir si c’est bien ou mal ! Du reste, vous ont-ils demandé expressément de ne rien faire sans eux ? Non, vous vous êtes imposé cette punition tout(e) seul(e) !

 

=> Cela rassure ! Les enfants qui ne vivent pas avec vous ont besoin de sentir que ce projet de famille recomposée tient debout et promet un avenir serein et positif. Pour cela, il faut que tous les protagonistes soient rassurants, enthousiastes et optimistes. Et s’ils font des récits surprenants et palpitants, c’est encore mieux ! Les enfants ont besoin de rêver !

 

plus de culpabilité : les enfants aiment rêver !© Can Stock Photo / HaywireMedia

 

=> Cela favorise le partage et la communication. Échanger sur les événements lorsque tout le monde se retrouve permet d’animer les retrouvailles, de partager des moments conviviaux, de rire et de rêver. Et aussi de créer des rituels, qui sont primordiaux dans les familles recomposées. Je parle de ce sujet dans l’article Comment bien accueillir l’enfant en visite pour qu’il se sente chez lui ?

 

=> Cela facilite l’entente entre les beaux-parents et les beaux-enfants. Dans notre exemple, les sorties à 3 ont permis à Laurent de se rapprocher de son beau-fils et de développer une vraie relation avec lui.

 

Plus de culpabilité : les sorties à 3, c'est bien aussi !

 

=> Cela détend tout le monde !  Lorsque chacun est serein, c’est toute la tribu qui bénéficie de cette sérénité. Comme le dit le célèbre adage : il n’y a pas de mal à se faire du bien. C’est tout indiqué dans le cas des familles recomposées.

 

Faites-vous face à ce problème dans votre famille recomposée ? En souffrez-vous ? Partagez dans les commentaires !

 

 

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