Ou comment mener votre famille recomposée à la catastrophe

conseils pourris pour la belle mère

Cadeau empoisonné

Certains conseils que vous lisez sur les réseaux sociaux vous interpellent ou vous laissent perplexe ?


Pourtant, ils vous sont gentiment donnés par d'autres belles-mères, qui comme vous, cherchent du réconfort et de la solidarité, pour soulager les maux causés par la vie en famille recomposée.


Certes, c'est louable et sur le moment, ces conseils aident. Car nous le savons toutes, il n'est pas facile, en tant que belle-mère, de trouver une oreille bienveillante, de se sentir non seulement écoutée, mais aussi comprise. De plus, ils coupent momentanément la belle-mère de sa solitude.


Seulement voilà ! A moyen et long terme, certains conseils donnés aux belles-mères afin d'améliorer leur situation ressemblent à de jolis fruits à l'extérieur, mais ils sont hélas pourris à l'intérieur.


Voici 3 exemples de conseils pour les belles-mères, que j'ai pu lire/entendre à de nombreuses reprises, et qui sont de petites bombes à retardement.

Conseil n° 1 : "Les enfants d'abord !"

Les enfants d'abord !

Chaque week-end où les beaux-enfants de Charlotte sont là, c'est comme si son couple volait en éclat. Depuis qu'ils sont entrés dans l'adolescence, c'est encore plus flagrant : ils s'amusent à semer la zizanie, et tout ce que le couple a mis un temps fou à bâtir s'écroule comme un château de cartes.


Son mari se range du côté de ses 3 adolescents et ne la soutient plus. Elle se sent trahie. Alors elle s'isole et passe le week-end seule à se morfondre. Le coup classique ! 


Sur les réseaux sociaux, où elle tente de trouver du réconfort, elle lit : "C'est normal qu'il défende ses enfants ! Les enfants d'abord ! Tu ferais sûrement pareil avec les tiens !".


Alors non, ce n'est pas normal qu'un parent défende ses enfants bec et ongles alors que ceux-ci ne respectent pas les règles ou manquent de respect à autrui. C'est même plutôt nocif pour leur avenir et pour l'avenir du couple. Au final, ce parent risque de tout perdre : le respect de ses enfants et l'amour de sa vie !

Pourquoi vous devez faire l'inverse

Le couple, surtout en famille recomposée, doit être la priorité absolue. Sans le couple, la famille recomposée n'a pas lieu d'être.


Oui, bien sûr, la sécurité physique et affective de nos têtes blondes est une priorité absolue. Et personne ne vous demande de faire un classement de ceux que vous aimez le plus ou le moins. 


Mais ce n'est certainement pas le fait de faire de votre couple le pilier central de la famille recomposée qui vous empêche d'offrir à vos enfants une vie agréable. Vouloir à tout prix leur éviter la moindre contrariété ou frustration est contre-productif pour leur développement et leur avenir.


C'est même l'inverse ! Un couple solide, uni, faisant front ensemble, ayant des projets communs à court, moyen et long terme rassure les enfants, leur permet de comprendre leurs émotions, de s'autonomiser et de faire une bonne grosse crise d'ado quand c'est le moment ! 


Et à ce moment fatidique (qui peut durer longtemps), vous verrez que vous serez bien contente de l'avoir, ce couple solide !


Et en plus, cela rend les deux adultes heureux et complices ! Alors pourquoi s'en priver ?


Conseil n° 2 : "Ne t'occupe pas d'eux, ce ne sont pas les tiens, chacun ses enfants !"

Ne t'occupe pas d'eux !

En voilà un conseil dommageable pour les belles-mères (ça marche tout autant pour les beaux-pères !). 


L'idée ici, c'est que chacun s'occupe de ses propres enfants... Comment mettre ce conseil en place, ne serait-ce qu'au niveau pratique ? Chaque parent fait la cuisine, lave le linge de ses propres enfants, sans s'occuper des autres ? Chaque parent éduque, câline, guide, aide, rassure uniquement ses propres têtes blondes, en laissant de côté les autres enfants de la maison ? 


Mais pourquoi diable s'enquiquiner à se mettre en couple avec quelqu'un qui a des enfants alors ?


Certes, le beau-parent n'a pas de statut légal et n'a donc aucun droit (ni devoir) sur ses beaux-enfants, (sauf en cas de délégation volontaire à un tiers, forcément validée par un juge). Ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays d'Europe comme par exemple l'Angleterre, qui permet au beau-parent de partager l'autorité parentale. Pour en savoir plus sur ces aspects juridiques, rendez-vous sur cette page du site du Sénat : Le statut du beau-parent.


Mais en pratique, avouons-le, le fait de ne s'occuper QUE de ses enfants, dans le quotidien et dans sa propre maison, n'a ni queue ni tête. Cela tue la valeur "famille".


Pourquoi vous devez faire l'inverse

Parce que, encore une fois, votre but est d'être heureuse en couple et en famille. Pour cela, l'engagement, la solidarité et le partage sont des valeurs essentielles.


Dans le cas où chacun gère ses enfants selon ses propres principes, on peut s'attendre à de fâcheuses conséquences pour la "famille" recomposée :


  • 2 systèmes d'éducation différents sont pratiqués et renforcés, 
  • une rivalité entre les parents et entre les enfants peut s'installer, pourrir les relations, et provoquer des conflits de plus en plus fréquents,
  • la situation n'est pas claire pour les enfants, leurs besoins de sécurité et de clarté ne sont pas respectés,
  • la légitimité du beau-parent est quasiment impossible à atteindre dans ce contexte.

Au lieu de cela, renforcez votre couple, unifiez vos compétences parentales, mettez au point votre système d'éducation, votre cadre, vos limites, votre organisation. Soyez solidaires dans cette démarche. Créez votre système commun


Conseil n°3 : "Ils ont déjà une mère, mets-toi en retrait, tu n'as aucun droit sur eux, tu ne dois pas intervenir"

Tu n'es rien pour eux

Aux mamans : est-ce que vous dites à vos enfants, le matin avant d'aller à l'école : "N'écoute surtout pas ta prof / ton instituteur, elle / il n'a pas le droit de te dire quoi que ce soit, ce n'est ni ton père, ni ta mère" ?


Aux belles-mères : ils vivent en partie sous votre toit, et vous n'avez pas le droit de leur faire la moindre remarque ? Alors si on va par là, OK, on ne peut faire respecter les règles, poser des limites, qu'à ses propres enfants. On ne peut aider et accompagner qu'eux et eux seuls, même si on partage le quotidien d'autres bambins...


Et que fait-on du lien de nos enfants avec les assistantes maternelles, les instituteurs, les grands-parents, les oncles et tantes, les entraîneurs ? Toutes ces personnes ont des rôles de guide et d'éducateur dans leur vie, peuvent exercer une autorité nécessaire pour les guider, les faire évoluer ou leur apprendre à vivre en communauté.


Ah, le rôle sacré du parent biologique !!! Comme si c'était le seul lien légitime !


Quelques exemples extravagants :

  • Vous voyez le fils de votre voisin s'amuser à mettre le feu à votre poubelle, mais vous vous taisez, ce nest pas votre enfant.
  • Votre neveu, que vous gardez la semaine des vacances, se tartine le visage avec du ketchup, vous ne dites rien, ce n'est pas votre enfant.
  • Vous organisez l'anniversaire de votre petit dernier chez vous. Un de ses copains se met à écrire sur les murs avec des feutres. Mais comme ce n'est pas votre enfant, vous laissez l'âme d'artiste du bambin s'exprimer.


Vous trouvez toutes ces situations absurdes ? Moi aussi !


Tout comme de dire à une belle-mère qu'elle n'est pas la mère et que donc elle ne peut rien dire / demander / ordonner / conseiller à ses beaux-enfants.


Pourquoi vous devez faire l'inverse

Tout simplement parce que suivre ce conseil vous mènerait droit dans le mur ! C'est impossible à tenir sur la durée.


Comment vivre une semaine sur deux et la moitié des vacances avec des enfants qui ne sont pas les vôtres et à qui vous ne pouvez rien dire lorsqu'ils dépassent les bornes sous votre propre toit ?


N'oubliez pas, vous devez penser "Famille" ! Et dans cette famille, vous êtes la figure parentale féminine. Légitime.


Alors, non seulement la belle-mère est garante de la sécurité et du bien-être de TOUS les enfants de la maison au quotidien, du respect des règles communes et individuelles et des bonnes conduites, mais en plus, son conjoint doit la soutenir à 100% dans ce sens.


Et vice-versa bien entendu ! Parce que, évidemment, le couple a discuté en amont de toutes ces choses-là ! 


Et au dela de l'aspect "discipline" ou respect des règles, vous pouvez développer avec chacun de vos beaux-enfants un lien unique, particulier, qu'il n'aura avec personne d'autre. Vous n'êtes certes ni sa mère, ni son père, mais vous pouvez être autre chose de tout aussi important. A vous de le construire avec l'enfant.


Le pouvoir maléfique des conseils

Après avoir lu tous mes conseils, vous pourriez me rétorquer : "Anne-Laure, tu nous conseilles de ne pas suivre les conseils ! C'est un tantinet paradoxal non ?".


Certes. D'ailleurs, n'hésitez pas à partager cet article sur les réseaux sociaux 😉


Quoi qu'il en soit, à vous de voir comment vous voulez construire votre famille recomposée. Ainsi, faites le tri dans ce que vous entendez, et testez. Car même donné avec la plus louable des intentions, un conseil peut devenir un missile nucléaire.


Néanmoins, vous devez toujours avoir en tête une notion : FAMILLE !


Vous voulez former une famille, pas 2 clans qui vivent en coloc et qui se tirent dans les pattes dès que possible. Et au sein de la famille, le couple en est le premier pilier, le moteur. Madame et Monsieur, vous n'êtes pas des adversaires, mais une équipe ! Alors tenez-vous la main et faites-le vrombir, ce moteur !


D'ailleurs, quels ingrédients vont vont vous permettre de faire face aux défis de la famille recomposée ?

 => L'amour, la solidarité, la communication, la confiance, une vision commune, le partage, le courage, l'engagement, l'authenticité, le leadership parental, et j'en passe !


Si vous souhaitez (re)mettre tous ces ingrédients dans votre couple et dans votre vie de famille, venez en parler avec moi, prenez votre rendez-vous gratuit pour un diagnostic d'une heure. C'est par ici !

Partagez votre avis

Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués.

  1. Bonjour,
    Le fils ainé (11) de mon conjoint vit à 100% avec nous car sa mère biologique ne veut plus le voir car il la frappait. Elle a par contre la garde exclusive de son frère (7). Nous avons un enfant (3) commun avec mon conjoint. Son ainé devient de plus en plus insupportable depuis qu‘il vit à temps plein chez nous. Il est sale (ne se lave pas, pisse par terre), n‘obéit à rien, ni à personne et ne communique avec nous (son père ou moi) seulement en criant. Ca fait des années que je souffre et que je deviens ce monstre qui crie alors que je ne suis absolument pas comme ca avec mon fils. Je n‘en peux plus de tout le stress que cet enfant apporte. Il est en train de ruiner mon couple et ma santé mentale. Mon conjoint fait l‘autruche et se voit comme son sauveur. Je pense à partir mais cela signifie renoncer à la vie que j‘avais envisagé avec l‘homme de me vie et le père de mon fils.
    Je suis perdue. Que dois-je faire?

  2. Je suis totalement et radicalement d'accord !
    Par l'expérience de belle-mère, et aussi en tant que prof. Les parents sont des appuis, pas des monstres.
    Et si la guerre éducative est déclarée, alors l'enfant souffrira, et le prof et la belle mère partent. 😊
    Néant, désastre, fin.

{"email":"Email address invalid","url":"Website address invalid","required":"Required field missing"}