Ce n’est pas la belle-mère qui s’adresse à vous dans cet article. C’est la belle-fille. Car oui, j’ai la double casquette 🙂
En effet, j’ai grandi en famille recomposée, avec mon père, 2 frères aînés, une belle-mère, 2 quasi-frères, une demi-sœur et un demi frère. A temps plein.
C’est donc une histoire qui se passe dans mon enfance. Mais je n’ai pas besoin de creuser trop profond dans mes souvenirs pour me rappeler le déroulé exact de l’événement. Les souvenirs sont là, vivaces !
Ce que j’ai vécu, c’est le genre de choses qu’aujourd’hui, en tant que belle-mère, je refuse de faire vivre à ma belle-fille ou à mon beau-fils.
Belle-fille et belle-mère sous le même toit
Cette histoire a eu lieu il y a 28 /30 ans, je ne sais plus précisément. Un matin, je croise la femme de mon père, avec qui je vis depuis que j’ai 6 ans, dans la salle à manger. Ici je détaille l’action, mais tout s’est passé très vite !
Les relations belle-mère/belle-fille ne sont ni amicales, ni affectueuses. Et pour cause, j’ai perdu ma mère avant mes 2 ans. J’ai donc grandi dans le manque abyssal d’amour maternel.
Or, ma belle-mère n’a jamais eu d’affection pour sa belle-fille et ses beaux-fils. Elle ne nous a jamais souri avec bienveillance, n’a jamais pris le temps de nous faire faire nos devoirs, ne nous a jamais demandé comment s’était passée notre journée…
Au contraire, son hostilité permanente était palpable au quotidien, et ses stratégies d’évitement à peine discrètes. J’évoque tout ça dans cet article : Communication non verbale : quand le corps dit des vacheries !
Une belle-mère qui agit comme une enfant
Cependant, ce matin là, dans la salle à manger, ma belle-mère a changé quelque chose dans son apparence, quelque chose qui me parait joli. Je sais ! C’est sa coiffure ! En effet, elle s’est fait un chignon, ce qu’elle fait rarement. Je le trouve très réussi, ça lui va bien !
Je me sens de bonne humeur et j’ai envie de faire un pas vers elle, de lui faire un compliment. Avec le recul, je pense que la belle-fille était en permanence dans l’espoir de se faire aimer par la belle-mère.
Alors, toute guillerette, avec l’envie de la faire sourire et d’entamer une conversation avec elle, je lui lance en toute sincérité :
– « Oh, il est beau ton chignon, comment tu l’as fait ? J’aimerais bien me faire le même »
Question légèrement naïve, je l’admets. Mais venant d’une jeune adolescente de 12 ou 13 ans, pourquoi pas !
Regard noir ! Oups, qu’est-ce que j’ai dit ?
Puis la réponse ne se fait pas attendre ! Elle fuse, comme une flèche décochée à 1000 à l’heure, qui vient se figer en plein dans le mille, dans mon cœur, avec un ton acerbe et impitoyable :
– « Et si je me mettais du noir sur le cul, tu ferais pareil ? »
Cela fait 30 ans, et pourtant je m’en souviens comme si c’était hier. Le lieu, nos placements dans la pièce, mon élan enthousiaste puis la douche froide. Ce n’était pas la première pique que je me prenais en pleine tête gratuitement. C’était même fréquent. Mais celle là m’a marquée, a provoqué en moi comme un déclic.
Une belle-fille qui mûrit d’un coup
Une onde de choc me traverse, je reste quelques dixièmes de seconde comme interdite ! La vague de violence de cette réponse passe à travers moi et je reprends mes esprits. Mon cerveau entre en ébullition ! Mes émotions me submergent. Des pensées et des questions m’assaillent :
- Mais pourquoi cette femme me déteste-t-elle autant ?
- Je suis une sous-merde,
- Non, elle doit être malheureuse ou alors elle vient de se disputer avec papa, et je tombe au mauvais moment avec mon enthousiasme naïf.
- Elle doit être vraiment énervée pour dire des gros mots ! Elle a employé le mot « cul », ce qu’elle ne fait jamais d’ordinaire.
- Cette réponse cinglante est complètement dénuée de sens et d’intelligence.
- Non mais qui c’est l’adulte ici ?!!!
Ca y est, le calme revient dans ma tête. La tempête est passée. Je viens de comprendre 2 choses, du haut de mes 12/13 ans :
- Elle ne m’aimera jamais, quoique je fasse. Ma belle-mère est tout simplement incapable de me donner ce que j’attends d’elle (un peu d’affection).
- Elle se comporte comme une enfant. Elle n’est pas fiable. C’est flippant !
A partir de ce moment là, je me suis sentie plus mâture qu’elle, par la force des choses. Je me suis placée en adulte et je lui ai dit, avec une pointe de mépris dans la voix :
« Alors ça, c’est intelligent ! »
Elle n’a rien répondu. Fin de l’épisode.
Enfin, presque ! Parce-que depuis cet instant là, mon comportement vis-à-vis de ma belle-mère a changé. Si sa réponse humiliante et méchante n’avait aucune importance pour elle, elle a provoqué en moi deux réactions déterminantes :
- j’ai arrêté de rechercher son affection,
- ma confiance en elle et mon respect pour elle déjà limités se sont rapprochés du niveau zéro.
Comment respecter une personne qui a un tel comportement ? Qui est censée m’élever ? Me protéger ? Me respecter ?
Êtes-vous cette belle-mère là ?
Vous est-il déjà arrivé de lancer un missile de ce genre vers votre belle-fille ou votre beau-fils ? Avec derrière cette intention inavouable de vous soulager ? C’est certes facile de s’en prendre à un être plus faible, ou qui parait plus faible ! Je ne juge pas, ça m’est arrivé !
A mes débuts en tant que belle-mère, il m’est arrivé d’être agressive, directe, incisive avec mon beau-fils et ma belle-fille. Parce-que j’étais à bout, paumée, en train de me noyer dans mes efforts pour être la belle-mère parfaite face à leur indifférence. Mais depuis que j’ai refait surface, je mets un point d’honneur à ne pas être humiliante ou méchante. Je sais les dégâts qu’une phrase peut causer. Je n’ai pas envie que dans 30 ans, ils se souviennent de moi comme ça !
Nous, beaux-parents, devons être conscients de l’importance que nous avons pour nos beaux-enfants (surtout ceux en bas-âge). Que la relation soit conflictuelle ou pas, modérons nos paroles ! Que nos beaux-enfants nous soient hostiles ou pas, qu’ils nous parlent mal ou pas, qu’ils nous ignorent ou pas, gardons notre sang froid !
Ce sont des enfants, nous sommes des adultes. Par conséquent, nous devons garder notre place d’adulte en toute circonstance, et ne pas oublier que nous sommes face à des enfants ou adolescents en construction, pas encore finis 😉
Nous leur montrons ainsi que nous sommes forts et fiables. C’est aussi comme ça que la confiance et le respect se gagnent !
En complément, vous pouvez lire cet article : Parcours chaotique d’une belle-mère : comment la famille recomposée m’a rendue meilleure
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